Rivaliser avec les meilleurs pilotes et teams
européens, tel était le défi et le rêve que se sont lancés l'équipe Braun Racing et leur pilote Nathanaël Berthon en débarquant dans le sud de l'Italie, sur le circuit de La Conca, l'un des plus beau complexe de karting au monde. Quelques jours plus tard, ce rêve est devenu réalité, lorsque Nathanaël coupait le premier la ligne d'arrivée de la finale.

Omniprésente au niveau régional et national, l'équipe Braun Racing vient de prendre une dimension internationale qui la place désormais dans le gotha des meilleurs teams européens. En juillet déjà, la structure de Gabriel et Gérard Braun a permis à Nathanaël Berthon de terminer meilleur français lors de la demi-finale du championnat d'Europe ICA / Espoir sur le difficile circuit de Salbris. "Ce jour-là, l'essentiel était de terminer parmi les 24 premiers pour se qualifier, tout en démontrant notre compétitivité, a commenté Nathanaël. Nous avons fait mieux que cela en s'adjugeant une belle 5e place".
Fin août, l'équipe Alsacienne a ainsi pris la direction de Muro Leccese, un petit village du sud de l'Italie. A cette époque de l'année, la région est remplie de touristes, venues profiter des très agréables stations balnéaires de la côte Adriatique. Mais les séances de bronzage et de baignade ne sont pas vraiment au programme. Le circuit est rapide (près de 95 km/h de moyenne) et la météo s'annonce belle, chaude et ensoleillée. Il va donc falloir que leurs moteurs Parilla donnent leur pleine mesure et que le châssis Sodi s'avère efficace sur la piste engommée et donc très adhérente.
La structure Braun Racing n'est pas aussi imposante que certaines, mais elle va encore démontrer son savoir-faire et sa rapidité d'adaptation en grignotant les dixièmes qui séparent Nathanaël Berthon des meilleurs aux essais libres.
Pendant que Gabriel Braun ajuste ses moteurs, le rapport de transmission et la carburation aux caractéristiques du tracé italien, Gérard Braun et Eric Strauss peaufinent la mise au point du châssis. Au warm-up du samedi matin, Berthon signe le deuxième temps absolu, à seulement un millième du plus rapide. Le Français confirme en se classant 5e des essais chronométrés. Il grimpe de trois rangs à l'issue des manches, qu'il termine successivement aux 3e, 2e et 1ère positions. L'équipe Braun n'osait pas l'imaginer, mais le pilote dont elle a la responsabilité s'élancera bel et bien depuis la première ligne pour la phase finale.
Malheureusement, un incident peu banal va perturber la pré-finale de Berthon. A deux tours de l'arrivée, l'Auvergnat perd subitement une grande quantité d'eau de son radiateur, suite à la rupture d'un collier de Durit de refroidissement. Malgré la surchauffe qui suit, le moteur tient le coup. Seulement, la pesée du kart de Nathanaël attire l'intérêt des commissaires techniques. En effet, la balance indique une première fois 149,7 kg, avant de se stabiliser sur 150,1 kg lors d'une pesée suivante après avoir repositionné le kart sur la bascule.
Mais les commissaires ne veulent rien savoir, réclamant le déclassement du pilote. Devant cette décision qu'il juge injuste, l'entourage de Nathanaël décide de faire appel de cette décision. Ce dernier retrouve donc sa place en première ligne extérieure pour la finale.
Essayant d'oublier cet incident, l'équipe Braun Racing modifie encore quelques paramètres sur le kart de Berthon, dans le but de stopper la domination de l'Anglais James Calado. Au départ, Berthon perd une place, mais la récupère dès la fin du 2e tour. Calado en a profité pour prendre plus d'une seconde et demi d'avance, mais le pilote Braun Racing va revenir sur le leader, dixième par dixième. Dans la course décisive, le Sodi-Parilla du Français est clairement plus rapide que le Tony-Vortex de l'Anglais. Dans le 21e des 24 tours de course, Berthon opère la jonction et prend l'avantage dès la boucle suivante.
"Gagner une finale de championnat d'Europe, c'est un sentiment très fort, clamait en coeur les membres de l'équipe,qui ne sont pas près d'oublier ce moment. "Voir Nathanaël couper l'arrivée en vainqueur nous a fait chaud au coeur, poursuivait Gérard Braun, car c'est un pilote qui a intégré notre structure lorsqu'il courait en Cadet. Nous l'avons aidé à grandir et il a su prouver tout son talent par la suite, d'abord au championnat de France en signant deux victoires cette saison, puis à l'occasion de ce championnat d'Europe au niveau particulièrement relevé. Dommage qu'il faille désormais attendre le résultat de l'appel pour confirmer ou infirmer ce titre éventuel".